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dimanche 25 février 2018

Chronique : Quand la nuit devient jour de Sophie Jomain

Quand la nuit devient jour 
Sophie Jomain
(Genre : Contemporain)

Editions : J’ai Lu
Prix : 6,70€ (Partenariat)
Date de parution française : 10 janvier 2018

  Résumé : « On m’a demandé un jour de définir ma douleur. Je sais dire ce que je ressens lorsque je m’enfonce une épine dans le pied, décrire l’échauffement d’une brûlure, parler des nœuds dans mon estomac quand j’ai trop mangé, de l’élancement lancinant d’une carie, mais je suis incapable d’expliquer ce qui me ronge de l’intérieur et qui me fait mal au-delà de toute souffrance que je connais déjà. La dépression. Ma faiblesse. Le combat que je mène contre moi-même est sans fin, et personne n’est en mesure de m’aider. Dieu, la science, la médecine, même l’amour des miens a échoué. Ils m’ont perdue. Sans doute depuis le début. J’ai vingt-neuf ans, je m’appelle Camille, je suis franco-belge, et je vais mourir dans trois mois. Le 6 avril 2016. »


  Sophie Jomain s’est peu à peu fait une place dans le monde de la littérature francophone. J’ai pu la découvrir avec le tome 1 de sa série Les étoiles de Noss Head. Puis avec Felicity Atcock une saga avec une héroïne forte et barrée. Ici, avec Quand la nuit devient jour, Sophie écrit un roman contemporain fort et douloureux. Il traite d’un sujet encore tabou dans notre société : l’euthanasie. Dire que j’ai adoré ce roman serait bizarre par rapport au thème. Je peux vous dire que j’ai pris un coup de poing dans le ventre au fil de ma lecture.

  Le prologue d’une vingtaine de pages est déjà super dur à lire. On fait la connaissance Camille, de sa vie en tant qu’enfant jusqu’à l’âge adulte. On nous prend en pleine face ce qu’elle a vécu, ses traumatismes, ses pensées sévères envers elle-même… ça peut être choquant mais quand on est mal dans sa peau à ce point on ne sait pas comment on réagirait. Je me suis de suite attaché à elle et à ce qu’elle vivait. On a beau se dire qu’elle va essayer de s’en sortir, mais non… c’est toujours pour retomber. Cette douleur de vivre qu’elle ressent en elle m’a fait mal au cœur. On est derrière elle mais à cause de ce prologue, on sait que Camille a déjà pris sa décision. Elle veut mourir.

  L’écriture de Sophie Jomain est brute et forte. Elle secoue son lecteur jusqu’à le faire vaciller… et pleurer. Parce qu’on en veut aux gens qui ne comprennent pas Camille. Notamment ses parents qui n’acceptent pas son choix. C’est normal dans un sens, mais par ailleurs, il faut prendre le temps d’écouter son enfant. On va suivre Camille dans le centre qu’elle intègre pour se faire euthanasier quelques mois plus tard. Comment les médecins, et plus spécialement Marc, vont faire pour alléger ses souffrances jusqu’au jour J.

  J’ai trouvé l’histoire très réaliste. Et c’est normal puisque Sophie Jomain s’est renseignée pour écrire ce livre. Le travail de recherche est phénoménal et bien retranscrit : bravo ! On va donc suivre Camille dans ce quotidien : suivre ses bons moments comme ceux difficile ou plus terribles. C’est un livre qu’on ne parvient pas à lâcher malgré le fait qu’il soit si dur. On a toujours une lueur d’espoir, une petite lumière qui aimerait bien s’allumer afin que Camille… reste des nôtres.

  Traiter d’un sujet tel que l’euthanasie n’est pas une chose facile. Pourtant, Sophie Jomain l’a fait avec une délicatesse et une force qui se mêlent bien. Comme le dit la 4e de couverture, on accepte que Camille veuille mourir. Et ceux se mettant en travers de son chemin ne pourraient de toute façon pas la détourner de son but. D’autres sujets sont aussi liés à ce roman comme les différentes maladies psychiques et physiques que Camille s’inflige. Cela permet aussi d’alerter et c’est intelligent.

  Je n’en dirais pas plus sur ce roman. J’ai redécouvert Sophie Jomain avec ce texte et je continuerai à la suivre dans les romans contemporains. Sa plume sincère nous touche et nous emporte dans son histoire jusqu’à la dernière page. Autant vous dire d’ailleurs que l’épilogue est vraiment horrible. J’ai détesté l’auteur pour ça… Je ne m’y attendais pas du tout et pourtant, j’ai réussi à être surpris. Quand on y pense, c’est aussi logique une telle fin. Chaque débat possède une partie pour et une partie contre donc…

Ma note : 9/10.

Merci aux éditions J’ai Lu pour ce partenariat !

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