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lundi 4 avril 2016

Chronique : Le complexe du papillon d'Annelise Heurtier


Le complexe du papillon d’Annelise Heurtier.
(Genre : Jeunesse, Psychologie).

Editions : Casterman
Prix : 12,90€ (Partenariat)
Date de parution originale : 6 avril 2016

  Résumé : J'ai ôté mes vêtements sans cesser de fixer le miroir et les larmes me sont montées aux yeux. Comment un garçon tel que Jim se laisserait séduire par si peu de grâce, de personnalité ? Louison a tort. Aucune robe ne réussira jamais à donner l'illusion que je suis devenue papillon. Tout simplement parce que je ne suis pas un papillon. Je suis une chenille flanquée de deux énormes cuisses. Tout doucement, sans s'en rendre compte, Mathilde va tenter de devenir papillon, quitte à se mettre en danger...


  Je tiens à remercier Babelio et la maison d’édition Casterman pour la découverte du livre. Sans eux, je serais passé à côté d’une histoire qui vaut la peine d’être lue. Lorsque j’ai postulé à la masse critique, c’est la couverture qui m’a d’abord interpellé. Cette jeune fille avec des ailes de papillon. Une ombre plus grosse que l’adolescente en question… bizarre mais intriguant. Le titre est ensuite venu me rendre curieux. Le résumé a fini de me convaincre. L’anorexie est un thème sensible, peut-être même tabou dans notre société. Je voulais voir comment l’auteure allait le traiter. Je peux vous dire que j’ai passé un excellent moment de lecture.

  J’ai de suite été charmé par la manière dont l’auteure aborde son récit. Sur un ton léger presque plaisantin. Elle nous présente Mathilde 14 ans, jeune fille de la campagne dont les parents sont agriculteurs. Annelise Heurtier choisit le ton de l’humour pour les présentations. Je pense que c’est bien joué. Cela permet d’apporter un peu de légèreté. On est de suite entraîné dans les aventures de Mathilde. Notre curiosité nous pousse à lire. On veut savoir quel est l’élément qui va tout déclencher.

  Grâce à cette présentation de Mathilde, l’auteure permet au lecteur de s’attacher directement à elle. C’est la jeune fille avec qui tout le monde aimerait être amie. Rigolote, sympathique, attentionnée et chérissant les moments avec les copines. J’ai un peu catalogué Mathilde comme la bonne pate. Un gros nounours de guimauve qu’on aurait envie de prendre dans nos bras. On sent quand même que l’adolescente n’a pas une vie parfaite. Elle aime sa famille mais ses parents comme elle, ne sont pas des gens très expressifs. Ces derniers sont à fond dans leur boulot et délaissent un peu leur fille. Il y a aussi un élément familial qui rentre en compte dans la vie de Mathilde… mais je vous laisse le découvrir. C’est un personnage bien travaillé psychologiquement et assez approfondi pour son histoire… j’aurais juste aimé avoir quelques souvenirs de plus. Mais je chipote.

  Le rythme est excellent. Déjà que le roman fait 195 pages, les chapitres courts et la multitude de dialogue apportent une très bonne fluidité. Même lorsqu’on est dans les pensées de Mathilde, sa manière de pensée est tellement intéressante qu’on ne cesse pas de tourner les pages. De plus, j’ai bien ressenti la construction du récit. On sent la descente de Mathilde, sa régression, le cercle vicieux qu’elle se construit, son emprise psychologique face à la nourriture. Le roman commence dans la joie et la bonne humeur et continue pour devenir plus sombre et plus étroit.

  J’en viens au point le plus important : le thème de l’anorexie. Il faut savoir qu’Annelise Heurtier aborde l’anorexie mentale. Donc pour les plus réticents, il n’y a pas de vomie et de doigts dans la bouche, soyez rassurés ! Je trouve que l’auteure a parfaitement décrit cette maladie. On sent qu’elle a voulu mettre le doigt là où ça fait mal. Dire aux plus jeunes que l’anorexie peut toucher tout le monde. Ça peut partir d’un simple petit régime… pour prendre une importance incroyable. Une importance surtout pour celle ou celui qui le fait. Que ce soit pour plaire, rentrer dans une robe ou un pantalon. Ça peut détruire des vies, on peut en mourir et je crois que l’auteure fait bien passer le message. On est aux côtés de Mathilde, on voit qu’elle perd pied, on voit les privations… on aimerait l’aider mais c’est impossible. L’auteure approfondi son histoire jusqu’au point de non retour et c’est bien fait. Beaucoup de sentiments ressentis lors de la lecture.

  L’écriture d’Annelise Heurtier m’a beaucoup plu. Intéressante dans la construction des phrases, dans l’utilisation des mots. Même si c’est un livre jeunesse, la plume n’arrêtera pas les adultes que nous sommes. On sent qu’elle arrive à appuyer là où ça fait mal avec de simples mots. J’ai apprécié la fin. On sent l’évolution de Mathilde, de ses proches et de ses amis. C’est une fin qui fait sourire et ça fait du bien. Je regrette juste que le roman soit si court… je serais bien resté avec Mathilde encore un peu. Je vous conseille fortement de lire ce livre. Un sujet tabou qui est brillamment abordé par l’auteure. Un livre à mettre entre toutes les mains, qu’on soit fille ou garçon, jeune ou plus vieux. Il apportera peut-être le déclic nécessaire, pour se rendre compte à quel point cette maladie est grave.

Ma note : 8,5/10.

Merci à Babelio et aux éditions Casterman pour ce partenariat !

6 commentaires:

  1. Coucou Mathieu et merci pour cette belle chronique !! J'étais moi aussi intrigué par la couverture qui interpelle vraiment et le sujet abordé donne envie de s'y intéressé d'avantage, ton avis a fini de me convaincre ! Je pense que ça sera mon prochain achat... Bisous

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    1. Merci à toi de l'avoir lu ;)
      Je suis content de te pousser un peu à l'achat pour celui-ci qui est abordable avec son prix ^^
      Bisous !

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  2. Ce livre m'intéressait déjà beaucoup pour son résumé mais ta chronique me convaint de le mettre dans ma wish list. J'ai lu sweet sixteen de cette auteur et j'ai adoré également

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  3. Je ne connaissais pas du tout l'existence de livre, je suis donc très heureuse de pouvoir le découvrir. Il me tente énormément suite à ta chronique. Je pense donc me le procurer rapidement.

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